lundi 26 mars 2007

Le fol usage, paragraphe 9 : des élections

Cher Maurice,

Tu sais, je parle jamais politique, mais bon, c'est jour d'élection ici et si je parle pas politique aujourd'hui, j'aurais l'air de ne pas être citoyen modèle et cultivé, ce qui m'embêterait en plus de m'abêtir, c'est le cas de le dire. Mais bon, je dois l'admettre, c'est pas si difficile pour moi de parler des jeux de pouvoir, ça fait partie de moi, j'ai joué jusqu'à plus soif au roi de la montagne étant jeune.

Et je sais pas pourquoi, c'est toujours le plus gros et grossier qui gagnait.

Et aujourd'hui, je n'ai pas voté pour lui.

La démocratie, c'est la revanche du vif sur le mufle pour le vulgaire.

Allez, plus que 1096 paragraphes.

lundi 19 mars 2007

Le fol usage, paragraphe 8 : des opinions

Cher Momo,

Tu sais, tout le monde a des opinions à propos d'une foule de choses. C'est quand même un beau pied-de-nez de l'histoire de voir que, dans la démocratie, on vit la dictature de l'opinion. Ça m'énerve. Bon, tu me diras que mes propos ne sont jamais à propos, mais là n'est pas mon propos. Du reste, j'en suis conscient, par conséquent exonéré de tout blâme, et c'est moi l'inquisiteur ici.

Et l'exquis inquisiteur inquisite, c'est bien connu.

Remarque, je n'ai contre les gens qui ont des opinions, au contraire, mais contre ceux qui s'opiniâtrent à parler au je par peur d'être jugés sans personnalité, sans substance. Il faut savoir que les opinions qui ne sont pas or en barre sont or des fous.

J'ai appris à considérer le silence comme l'opinion la plus significative.

Allez, plus que 1097 paragraphes.

lundi 12 mars 2007

Le fol usage, paragraphe 7 : des tête-à-tête

Mon cher,

Je sais pas c'était comment pour toi, mais de mon côté, c'est affreux comment la tête peut parfois prendre de la place. Non, pas que j'aie la tête grosse, seulement la grosse tête et la tête mince, physionomie oblige. Et si je prétends que cette tête mince fait la grosse tête et la tête grosse, eh bien c'est parce qu'elle régit nombre de mes comportements, à mon grand dam parfois, hélas! Elle tue souvent dans l'œuf mes envies, fait tête-bêche de désirs tête-à-queue (ou la bête tête des désirs queue-à-tête, c'est selon), emprisonne et empoisonne le naturel parfois.

On a tous besoin du naturel comme couvre-chef.

Allez, plus que 1098 paragraphes.

En passant...

J'ai ajouté dans les liens ci-contre les archives des Grosconfessions de juillet 2005 à avril 2006, c'est -à-dire les billets rédigés avant mon déménagement à grosconfessions.net (les billets écrits entre avril et décembre 2006 étant irrécupérables).

mardi 6 mars 2007

Le fol usage, paragraphe 6 : les familles de langues

Dis donc Maurice,

Le cabinet du dentiste est l'antichambre de l'enfer, n'est-ce pas? C'est pas qu'il y ait une chambre, voire une prochambre de l'enfer. En fait, si je voulais être rationnel, l'antichambre de l'enfer serait la prochambre du paradis, mais il va sans dire que les questions d'étymologie à deux boules (donc dichotomiques), ça me fout les balles.

Mais revenons à mon propos. Tu me diras qu'il manque d'originalité. Soit. Mais c'est parce que tu ne me laisses pas du tout m'exprimer. Ce cabinet n'est pas maudit parce qu'on y trouve foule d'instruments hors de prix pour nous torturer à prix fort, a fortiori avec notre consentement éclairé (très éclairé même, la chaise du dentiste se comparant avantageusement à une lampe de bronzage). Il y aurait matière à écrire un Discours des servitudes volontaires. Non, il est maudit pour deux raisons bien simples pour l'homme de la rue que je suis :

  1. L'hygiéniste est presque toujours cute. Et le premier contact que t'as avec elle, c'est de lui montrer ton plus beau sourire entartré. Possibilités d'obtenir son numéro de téléphone par la suite : nulles. Ces pauvres jeunes femmes doivent être bien seules.
  2. Le dentiste profite toujours de ta position de vulnérabilité pour piquer ton orgueil, faire une ou deux blagues bien placées et, dans le pire des cas, te faire la morale et t'annoncer de nouvelles dettes pour les dix prochaines années. Toi, t'as la bouche ouverte, anasthésiée, envahie desdits objets de torture : nul besoin de dire que ta condition inhibe toute velléité de protestation.
Le dentiste, assurément, on ne m'y reprendra plus (ou on ne m'y pendra plus de nouveau, c'est selon).

Allez, plus que 1099 paragraphes.