lundi 16 avril 2007

En passant...

Par esprit d'éducation des masses, tu verras que je proposerai, quotidiennement j'espère, des traductions d'expressions connues dans l'en-tête du carnet. En espérant que tu pourras enrichir ta collection d'expressions idiomatiques.

Le fol usage, paragraphe 12 : de la grippe

L'homme qui voit poindre la grippe s'agrippe. Là bon, évidemment, j'espère ne pas avoir à t'expliquer ce que j'entends par ce dernier verbe, il y a deux possibilités, et c'est tout de même pas ma faute si j'ai la langue inventive et la plume lâche. Bon, tu me diras que je suis prétentieux, mais t'auras tout faux, parce que je suis carrément tentieux et tendancieux; je ne prétends pas, je tends et détends, et il suffirait que j'ajoute j'attends pour faire un navrant rap du temps. Les leçons d'étymologie, on ne me les fait pas, ça non, j'ai un diplôme pour le prouver.

À la venue de la grippe, je m'agrippe, donc. C'est ce que je suis pas souvent malade, moi monsieur, je touche du bois pour éviter de moucher du moi. C'est que je déteste la fièvre du printemps, qui se traduit toujours par des nuits courtes entrecoupées de corps en sueur au lit, ce qui, tu en conviendras, est beaucoup moins agréable que la fièvre du printemps, qui se traduit toujours par des nuits courtes entrecoupées de corps en sueur au lit. C'est pas pareil, je te jure, c'est simplement que la langue a de ces insuffisances parfois, on ne peut faire autrement que de tomber dans la suffisance, je te l'ai dit plus haut, c'est pas ma faute.

Mais voilà, t'inquiète, c'est maintenant derrière moi. Et ne me dis pas que c'était qu'une fièvre d'homme du printemps (en fait, je suis pas homme du printemps, enfin si, mais non, c'est compliqué le complément déterminatif, j't'expliquerai). Non, ce n'était pas fièvre d'homme du printemps, celle-ci demande une oreille pour geindre à son gré.

Allez, plus que 1093 paragraphes.

mardi 10 avril 2007

Le fol usage, paragraphe 11 : de la décoration

Cher Maurice,

On en vient parfois à détester profondément vivre dans le blanc. C'est mon cas il va sans dire, je t'en parlerais pas pour rien. C'est pas que j'aie des talents énormes pour la décoration, loin de là, mais un jour il faut ce qu'il faut. Comme mâle traditionnel, je dois marquer mon territoire, et comme j'ai pas de talent pour me frotter la joue sur les murs ou pisser sur la moquette, j'ai pensé qu'un peu de peinture ferait l'affaire.

C'est fou comment un peu de vert humanise les cloches de verre des hommes verts.

Allez, plus que 1094 paragraphes.

lundi 2 avril 2007

Le fol usage, paragraphe 10 : des chats

Cher Maurice,

Publier une photo de son chat dans un de ses billets est probablement l'une des pire atteintes à la crédibilité du blogueur (propriétaire dudit chat). Mais bon voilà, tu ne m'en voudras pas trop, j'ai songé que je pourrais immédiatement ramener ma crédibilité à zéro, de cette manière elle ne pourra par la suite que prendre du mieux. Il paraît, selon la sagesse populaire, qu'il vaut mieux atteindre parfois le fond du baril. Il reste que j'ai jamais compris tout à fait de quel baril il s'agit, parce que le baril de poudre est toujours plus dangereux avant qu'on en atteigne le fond. Mais quand on y pense, c'est pas fou quand même, parce que le fond du baril rime souvent avec fond de tonne et derniers morceaux de Kentucky.

Mon chat, il est pratique : il me réveille toujours à l'heure pour pas que je sois en retard au boulot, ce qui vaut son pesant d'or, que je lui verse en croquettes sonnant. Ça, c'est sans compter qu'au retour du bureau, il me rappelle toujours avec emphase le chemin vers son bol de bouffe, service qui n'a pas de prix, mais que je lui paie aussi en croquettes. Tu me diras peut-être qu'il n'est pas pratique mais dispendieux, mais non, il est dispendieux mais pratique, ce qui n'est pas la même chose. C'est comme un bibelot utile, mais vivant. Ça l'air compliqué comme concept, je te l'accorde. Je t'expliquerai un jour.


Voilà, tu pourras pas me reprocher de n'avoir jamais montré ma vulnérabilité ici,
on peut pas seulement se montrer sous son meilleur jour dans l'anonymat. J'ai montré une photo de mon chat, c'est dire.

Allez, plus que 1095 paragraphes.