mardi 26 décembre 2006

Inci(ti)pit

Lecteur, lectrice,

Ma guigne étant ce qu’elle est en ce temps des guignols, j’ai été forcé de prendre une pause. Par la même occasion, j’ai perdu une année et demie de billets puisque, il faut bien l’admettre, je n’ai plus suffisamment de mémoire pour me rappeler tout ce que j’ai pu écrire. C’est sûrement la trentaine, l’inéluctable destin de l’homme qui vieillit. On se réveille un jour dans les bras d’une nana dont on ne se rappelle plus le nom alors qu'on l'a rencontrée la veille. C’est ce jour-là qu’on se dit : « Merde, je me fais vieux. Bientôt, je ne banderai plus. »

Il n’en reste pas moins que cette pause a été salutaire. Bon, je n’irai pas jusqu’à dire qu’elle m’a permis de me ressourcer ou des trucs nuls et éculés du genre. Non, pour ça, encore eût-il fallu que je me donnasse la peine de le faire. Dire sans rien dire, sciemment j’entends, est un art qui se perd. Serai-je en mesure de tenir la route cette fois? Qui sait, je saurai peut-être un matin comment conter une histoire. Pour le moment, je me contenterai de cette nouvelle identité. De quoi causerons-nous cette fois? J’ai bien songé à parler de l’intérieur de la profession de traducteur débutant, de translateur si tu veux. Ce sera bien le cas : souvent, parfois; parfois, souvent. Nous parlerons aussi nana parce que ça gonfle le lectorat (bien évidemment), et j’aime mon lectorat (et même toi, c’est dire).

Il reste que ça m’emmerde un peu d’écrire à la première personne (et non, ce n’est pas toi, la première personne). À cette ère du jeu au je, je me verrais bien parler à la deuxième personne, d’abord parce que c’est plus poli, ensuite parce que ça fera de moi une star. Le seul problème de ce type de narration, c’est de distinguer le tu narrateur (moi, en principe) du tu narrataire (là, je parle de toi).

Mais bon, j’aime la facilité. Et j’ai dit que ça ne m’emmerdait qu’un peu.

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