lundi 28 mai 2007

Du fol usage, paragraphe 15 : des trois R

Réduire, réutiliser, recycler le discours, voilà l'écologie sociale.

Si j'ai du feu? Voilà mademoiselle. Si je suis anglophone, j'ai comme un accent ? Non, pas du tout, je suis seulement translateur, mais merde, tu peux pas savoir comment tu me fais plaisir, j'aurai pas besoin d'avorter moi-même les germes de la séduction, c'est dans le désordre des choses. Translator, really? T'es toute surprise, t'as pas dû en voir ofteune, tu présumes qu'on est nécessairement du même moule. Et tu causes, tu causes et tu m'énerves, en anglais comme en français, indeed, you're so fully educated and bilingual, like you said, comme ces anglos qui ont fui vers The Queen City après 1976. What a shame, isn't it? Sauf que moi, c'est à ton discours que je pense. Ta naïveté me touche, un peu plus et je te croirais intéressée à mes propos et à mes proposals. Je te demande pas ton nom, tu t'appelles Sandy, no doubt about it. Le français est tellement plus difficile, it's foule of exceptions, ça doit être vrai, le Grec et la Tremblay qui me parle en anglais (it's such a cool language, after all) le disent aussi.

On est restera là, je vais rentrer voir si je suis toujours aussi transparent. Je voudrais briser mes digues pour que t'ouvres les vannes, je voudrais baisser ma garde pour que tu me bayses encor, repaysse-moi et bayse, je te réveillerai demain avec quatre fraises. Mais voilà, ça n'arrivera pas, j'ai des inaptitudes à l'ineptie sociale, je joue pas moi, en fait si, je joue à pas jouer, ça me donne de la contenance. Je suis pas glandeur mais branleur, au propre (pas propre) comme au défiguré, mais faut pas t'en faire, je souris, souris à jaunir, l'humour factice rapproche les gens et distancie les jambes, paraît-il. Mais t'en fais pas, je suis pas cynique, non, j'ai confiance en la vie, seulement je suis hors-la-vie.


Allez, plus que 1090 paragraphes

3 commentaires:

Butterflies in my stomach a dit...

Benoît...mais bien sûr que t'es cynique!
Mais je le comprends, t'as tout à fait raison de l'être. Le copier-coller c'est débandant et on fini par s'en lasser, à défaut de s'enlacer.
Jouer à ne pas jouer, j'aime et j'achète la façon de le dire, c'est mon jeu aussi.

Je suis toujours un peu rassurée de constater que je ne suis pas la seule qui joue à ne pas jouer.
Un jour on en jasera peut-être (en jouant au scrabble, tiens).

Benoît a dit...

Le Scrabble est-il un non-jeu? ;-)

Butterflies in my stomach a dit...

Ce n'est pas un jeu, non non non, c'est du sérieux Monsieur, c'est un instrument formidable permettant d'étaler presque tout notre vocabulaire en format "petites tuiles carrées". N'est-ce pas class ça?