jeudi 8 février 2007

Du fol usage, paragraphe 3 : des paroles et des écrits

Le parallélisme entre les deux expressions [l’oral et l’écrit] n'est pas complet : outre le fait que la phonétique et l'orthographe ne se recouvrent pas exactement, il faut remarquer que le locuteur et l'auditeur participent le plus souvent à la même situation concrète (lieu et temps), ce qui n'est pas le cas d'ordinaire pour le scripteur, qui écrit pour un lecteur que souvent il ne connaît pas et qui se trouve en général dans un autre lieu et dans un autre temps.
Cher Momo,

Voilà ton premier paragraphe substantiel! Mes félicitations! D'ailleurs, c'est tout à ton honneur d'avoir réussi à me convaincre de le lire en entier. Il est souvent à propos de rappeler des évidences : l'oral participera toujours d'un processus différent de l'écrit. Il faudra toujours mettre l'écrit dans un contexte, ne jamais oublier que l'homme, la femme ou le blogueur qui écrit omet selon son bon vouloir une foule d'éléments qui pourraient clairifier son message. Considérant que les gens ont de la difficulté à se comprendre en personne, je n'ose penser ce qui peut se passer lorsque la langue est aussi dématérialisée que dans la lettre, le roman, le billet ou la mise en demeure. Dématérialisée, donc lieu de toutes les rêveries, de tous les fantasmes, de toutes les idôlatries... de toutes les déceptions. Si l'écrit présente une plus grande uniformité que l'oral, c'est qu'il appartient à tout le monde, à personne. Il n'en est pas moins réel, mais il manque de corps.

C'est à se demander pourquoi certaines gens tiennent tant à voir de visu les auteurs qui les font rêver. Il n'y a entre l'auteur et son œuvre aucune identification.

Auteurs comme lecteurs gagneraient à s'en rendre compte, à défaut d'y échapper.

Allez, plus que 1102 paragraphes.

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