mardi 13 février 2007

Le fol usage, paragraphe 4 : la Saint-Valentin sans s'abaiser

Maurice,

On va se parler entre hommes, d'autant plus que je sais que tu ne pourras répliquer. Je profite de ta condition de (comment dirais-je?) de grammairien décédé pour te proposer un marché que tu ne pourras pas refuser : je te lis, je décante, puis tu me lis (donc tu lis la lie, pour ainsi dire). Ce n'est pas tant que j'aie toujours quelque chose dire, Dieu me garde de trouver une fin à mes propos, a fortiori quelque chose à tirer de ce que tu dis toi-même, mais j'ai l'impression tenace de devoir repenser ma relation avec ton ouvrage. Le motif? Rien de bien compliqué en fait, que le moteur de l'existence : tu m'emmerdes. Et comme j'ai pas envie de me faire chier, surtout pas de le laisser paraître, tu comprendras, n'est-ce pas, que un et un font deux, deux et deux font quatre, six et neuf font compliqué, basta les discussions grammaticales et autres fétichismes douteux en cette veille de la Saint-Valentin.


Allez, plus que 1101 paragraphes.

6 commentaires:

Anonyme a dit...

Alors tu crois vraiment que Maurice l'écrevisse fait encore pipi et lit (je n'ai pas dit « au » )?

Je viens de découvrir ton blogue, qui m'amuse follement à l'usage.

J'aurai certainement d'autres fragments syntaxiques à confier à de valeureux pixels afin que ceux-ci se bousculent derrière la surface de ton écran et t'invitent à établir autant que faire se pourra certains rapports entre la représentation électronique et donc mobile d'un nombre déterminé de signifiants avec divers signifiés possibles, sachant qu'il existe bien sûr une inassouvissable inadéquation entre ces comparses t'interdisant toute, - j'en conviens, parfois tentante - linéarité banale et laissant à la discrétion autant qu'à la distraction de ton propre système de représentation personnalisé (sans évacuer celui que la société t'a fait ingurgité dès ta plus tendre conception (j'ai des doutes quant à l'existence de vies antérieures)préparation à la fermeture de la seconde parenthèse) qui auront pour but - entendons par là l'intention - de communiquer à un minimum d'un lecteur à distance temporelle variable et probablement imprévisible.

Je vais bientôt me taper un mot inconnu à recopier qui semble avoir perdu son signifié 9un signe vide... quelle tristesse) et être là juste pour s'assurer que la communication entre nous se fera bel et bien (les conditons en seront à tout le moins matériellement maximisées) et que je ne suis pas une machine malfaisante (si on prête des intentions et capacités urinatoires , visuelles et interprétatives à Monsieur Maurice G., ne peut-on supposer un certain degré de moralité à une machine, ne serait-ce que par personne interposée?).

De plus, je constate que tu es le serviteur d'un mammifère doué d'un système de représentation le rendant apte à chasser le moustique imaginaire et cela, ma foi, m'est très agréable.

Terminologie de la Saint-Valentin propre au fétichisme grammatical et phonétique (bref extrait) : conjugaison (cela va de soi), accords, liaisons, trait d'union (de moins en moins fréquent, mais reliant tous les nombres depuis la Réforme, Je vois même, dans mon « Précis de grammaire française », « Accord avec le sujet le plus rapproché ».

La décence veut que je m'arrête ici car ma foi, c'est carrément de l'érotisme, pour rester polie, quand on lit la définition des consonnes ou autres fantaisies du « genre »...

Je ne comprends décidément pas la haine qui t'anime, mais je reviendrai volontiers profiter de ses résultats.

Au plaisir, :)

Benoît a dit...

Ma foi, je suis scié!

Bien des questions qui, ma foi, mériteraient une foule de signifiés, quitte à écarter le signifiant.

À votre lecture, cependant, j'ai la tenace, sinon la ferme intention de lire le cher Maurice d'un autre œil (celui des fétichismes, cela va de soi, le pauvre bougre a étalé un érotisme qui ne fait probablement que suppléer à celui qu'on croit absent chez les grammairiens).

Mais soyez tranquille, ce n'est pas tant de la haine que de l'orgueil mal placé.

D'ici là, j'ai un examen d'introduction au droit à préparer (décidément, mes objets d'étude risquent de faire fureur dans les garden party l'été prochain).

Anonyme a dit...

En attendant il y a un symbole qui m'a joué un vilain tour... C'est la parenthèse ouvrante, qui s'est dissimulée, l'ingrate, derrière un oeuf.

Bien moi, je suis désécorcée (néo-néologisme), épluchée et décoquillée (recoquillé existe bien...). Tu fais des études en droit?????

Depuis le temps que je fais partie des gens qui souhaiteraient que les textes légaux soient écrits en --français--. On va donc pouvoir compter sur toi?

Es-tu allé voir la définition de la consonne?

Mais sérieusement, la grammaire, si tu prends ça comme un jeu, tu vas bien rigoler.

Pour le reste, il y a des choses passionnantes qui ont inspiré la psychanalyse, l'art actuel, depuis les structuralistes, l'analyse sociale, plein de trucs comme ça, tu vois. C'est plus pour cela que je les connais.

Ne m'en veux pas de te tutoyer. Je vouvoie mes ennemis et ceux que je tiens à tenir (...) très à distance pour des raisons de désaccords de valeur qui empêchent toute communication.

Prends cela comme un « you », si tu veux bien!

Je vais revenir jouer ici.

(Ça y est, un autre mot inconnu à n'en plus finir et que je dois retaper... Cela me confirme mon statut d'humaine. Le moins que l'on puisse dire, c'est que ce n'est pas là automatiquement un compliment!)

Benoît a dit...

Euh, je crois que je n'ai pas été suffisamment clair. En fait, je commence un deuxième certificat en traduction, mais j'ai choisi un cours (optionnel) ce trimestre, cours d'introduction à l'étude du droit.

Donc je ne réformerai pas le langage du droit (j'admets même avoir unn certain plaisir à écrire « nonobstant »). Cependant, depuis quelques années, il y a un mouvement de langue simple, issu d'Angleterre, qui gagne lentement mais sûrement du terrain. On y privilégie notamment l'utilisation d'un langage concret, courant, une utilisation moindre du jargon et la prédominance du jargon. Mais le droit est un milieu particulièrement conservateur...

Évidemment, juste pour faire exprès, je n'arrive pas à trouver un lien pertinent.

J'irai voir la définition de « consonne », bien entendu.

Au plaisir.

Benoît a dit...

Euh... prédominance des verbes d'action, je veux dire...

Anonyme a dit...

Allô!

Nonobstant cette perte pour le droit, je me dis que bien oui, c'est ce qui est écrit dans ta description de profil (voyons les choses en face) et que tu t'amuseras certainement davantage en traduction. Tu connais Pascale, donc tu es certainement allé consulter Eurotexte (à mourir de rire), à moins que tu ne lui aies refilé le lien toi-même.

C'est quoi, le nom de ce mouvement? Cela m'intéresse. Oui, si tu trouves un lien, j'irai y fouiner avec plaisir. Merci!

À+ Zed ;-)